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NESBØ Jo - Le Fils

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 Pourquoi ce livre ?

 

Jo Nesbø a une place à part dans ces auteurs scandinaves qui occupent une belle part de la littérature dite policière depuis quelques années. Avec Harry Hole, son personnage récurrent, flic brillant aux méthodes peu orthodoxes, il a su renouveler quelque peu le genre en nous offrant des enquêtes toujours de très bonne qualité, tant dans leur forme que dans leur fond.

Quand il m'a fallu choisir l'auteur pour la lettre N de mon Challenge ABC Polars 2017, il s'est donc très logiquement imposé. Et j'ai choisi Le Fils car c'est un roman "one shot" où l'auteur ne s'appuie pas sur son personnage fétiche ...

 


 De quoi ça parle ?

 

Sonny Lofthus est héroïnomane, mais c’est un prisonnier modèle. Endossant des crimes qu’il n’a pas commis pour expier le souvenir du suicide de son père, policier corrompu, il fait également figure de guérisseur mystique et recueille les confessions de ses codétenus.  Un jour, l’une d’elles va tirer Sonny de sa quiétude opiacée. On lui aurait menti toute sa vie, la mort de son père n’aurait rien d’un suicide…  Il parvient alors à s’évader de prison et, tout en cherchant une forme de rédemption, va se livrer à une vengeance implacable. Errant dans les bas-fonds d’Oslo, en proie aux démons du ressentiment et du manque, il entend bien faire payer ceux qui ont trahi son père et détruit son existence. Quel qu’en soit le prix.

 


Ce que j'ai à en dire après lecture ?

 



Expiation, confession, rédemption, vengeance, justice versus corruption, trafic en tous genres, pouvoir, manipulation … voilà une affiche bien connue ! À la lecture de la 4ème de couverture, on peut se demander comment l’auteur va pouvoir nous surprendre, nous qui lisons régulièrement des romans dits noirs. Jo Nesbø l’a fait avec Le Fils

 

Il y a quelque chose d’assez mystique effectivement dans ce roman, une lutte entre le Bien et le Mal, mais où les rôles ne sont jamais figés et où chacun des protagonistes peut endosser différents costumes. Bien sûr, il y a d’authentiques salauds mais il y a surtout des hommes, ni anges ni démons, simplement des hommes qui évoluent, qui changent, qui s’adaptent. Jo Nesbø n’est jamais manichéen – tout blanc ou tout noir, ce n’est pas son genre – il "expose" sans "imposer". Pas de stigmatisation acharnée, pas d’interprétation manipulatrice, pas de parti pris dans son récit, une simple exposition des faits où chaque lecteur se fera sa propre opinion !

 

Dans sa structure narrative, Le Fils étonne car, à aucun moment, l’auteur ne lui donne la parole à ce fils. Vous n’aurez droit à aucune introspection - justificative ou accusatrice -, seuls les points de vue des autres protagonistes vous livreront le parcours de ce fils en marche vers la réhabilitation de l’image du père, en marche vers lui-même après une longue période de négation de soi … Cette distanciation est, pour moi, un mal nécessaire à notre appropriation en tant que lecteurs de cette histoire. Sans jouer sur l’empathie, Jo Nesbø nous positionne comme témoins de cette renaissance dans le sang – car il y en a – mais aussi dans la découverte de l’amour.

 

L’intrigue, particulièrement bien construite, et l’ambiance qui se dégage de ce roman, tour à tour pesante puis lumineuse, font que ce roman laissera son empreinte dans ma mémoire pendant un bon moment, je suis sûre. Le Fils est certainement le roman à lire si vous ne connaissez pas encore la plume de Jo Nesbø … Pour les autres, je vous invite à (re)découvrir la maîtrise d’un auteur qui n’hésite pourtant pas à sortir de sa zone de confort !

 

 

 

 

 

Ma note : 18/20

 

 

 


 

 

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19/01/2017
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