MINIER Bernard - Glacé
Pourquoi ce livre ?
Lauréat de plusieurs prix, en particulier le Prix Polar au Festival de Cognac, ce roman avait logiquement atterri dans ma PàL il y a un bon moment déjà. Pourtant, à chaque fois que je cherchais un "bon" thriller à lire, mon choix ne se portait jamais sur lui. Promettez-moi, si je vous en donne la raison, de ne pas vous moquer ! Promis ? Le nom de l'auteur me faisait toujours penser à Bernard Minet, un des Musclés de Dorothée. Vous vous souvenez des Musclés, du Club Dorothée ? Non ???
Bref, je n'arrivais pas à me retirer cela de la tête et, croyez-le ou pas, le premier roman de Bernard Minier en a fait les frais pendant très longtemps ! Il a fallu la main innocente (ou plutôt les yeux) de Cinnamon, ma binôme du Challenge "Pioche dans ma PàL", pour m'obliger à lire ce roman.
De quoi ça parle ?
Décembre 2008, dans une vallée encaissée des Pyrénées. Au petit matin, les ouvriers d’une centrale hydroélectrique découvrent le cadavre d’un cheval sans tête, accroché à la falaise glacée. Le même jour, une jeune psychologue prend son premier poste dans le centre psychiatrique de haute sécurité qui surplombe la vallée. Le commandant Servaz, 40 ans, flic hypocondriaque et intuitif, se voit confier cette enquête, la plus étrange de toute sa carrière. Pourquoi avoir tué ce cheval à 2 000 mètres d’altitude ? Serait-ce, pour Servaz, le début du cauchemar ? Une atmosphère oppressante, une intrigue tendue à l’extrême, une plongée implacable dans nos peurs les plus secrètes, ce premier roman est une révélation !
Ce que j'ai à en dire après lecture ?
Une fois n'est pas coutume, je commence par la fin !
Ma note : 12/20
Depuis que j'ai terminé ce roman, je n'arrive pas à trouver sous quel angle je vais bien pouvoir vous en parler. Et si je m'écoutais, je ne rédigerai aucun avis dessus. Mais, lorsque je me suis (enfin) décidée à ouvrir mon blog, c'était dans l'idée de mettre noir sur blanc - ou plutôt blanc sur noir - mes ressentis de lectrice. Et ce, de la façon la plus sincère possible ! Vous me direz que tenir un blog doit, avant tout, rester un plaisir et que, si certaines lectures ne donnent pas lieu à un avis spontané, il est inutile de vouloir à tout prix les chroniquer. Vous avez sans doute raison mais je ne peux m'empêcher de penser que toute lecture mérite que je prenne le temps de lui consacrer une chronique.
Allez, quittons les affres auxquels tout blogueur se trouve un jour confronté et entrons dans le vif du sujet du jour !
Glacé commence bien, très bien même. Un cadre géographique original, les Pyrénées et ses vallées comme isolées du reste du monde, un climat anxiogène, l'hiver et ses intempéries, une mise en scène macabre, un cadavre de cheval accroché à plus de 1500 mètres ... mais la liste ne s'arrête pas là et c'est peut-être le plus gros défaut de ce roman ! À trop vouloir ajouter d'ingrédients, Bernard Minier finit par rendre sa recette indigeste. Il m'a donné l'impression d'avoir établi une check list de toutes ses lectures passées et d'avoir voulu mettre dans son premier roman tous les marqueurs du genre "thriller". Mais une touche de ci, une touche de ça ne suffit pas - encore faut-il réussir à lier le tout pour donner son homogénéité au récit. Or, dans Glacé, il y a bien trop souvent des "touches" qui ne sont pas mises en valeur, comme si l'auteur ne savait pas trop comment les intégrer au tableau !
Parlons un peu des personnages maintenant ! Que de stéréotypes dans le profil psychologique de la plupart d'entre eux ... du flic citant des locutions latines à la gendarme casse-cou lesbienne en passant par le petit juge fourbe à la solde des puissants et le juge à la retraite pas si blanc-bleu que cela. Et je ne vous parle même pas de l'homme d'affaires pourri par le système, de la jeune psychologue ingénue, de la femme sculpturale du jeune collègue du flic, de l'infirmière chef mangeuse d'hommes ect ect ...
Franchement, mis bout à bout, tous ces personnages doivent quasiment remplir tous les critères possibles et imaginables qu'un auteur peut utiliser pour donner naissance sur le papier à ce qu'il a en tête. Mais, encore une fois, trop c'est trop !
Mon sentiment est que ce roman aurait mérité de subir un écrémage, tant au niveau de son intrigue que de son nombre de pages. Car il est long, très long, trop long ! Les descriptions environnementales sont importantes évidemment, puisque le cadre géographique et climatique est un personnage à part entière, mais il me semble inutile de replanter le décor sans arrêt. Je ne crois pas que le lecteur, à moins d'être atteint de la maladie d'Alzheimer, ait besoin que l'auteur lui rappelle sans cesse qu'il fait froid, que le vent souffle, que la forêt est lugubre, que la neige rend difficile tout déplacement ...
Quant à l'intrigue, elle aurait gagné en crédibilité si elle ne s'était pas perdue en cours de route ou plutôt, si tous les éléments alignés au départ avaient eu un rôle à jouer dans le dénouement final. La fin laisse vraiment sur un goût d'inachevé, comme si l'auteur avait déjà en tête son prochain roman. Et si je suis du genre à aimer retrouver certains personnages dans les romans suivants d'un auteur, je suis aussi du genre à vouloir qu'un roman, une fois refermé, m'apporte toutes les réponses aux questions qu'il a soulevé.
Pour finir, j'ai été déçue par Glacé, vous l'aurez compris, mais je crois que mon avis a été plus sévère aujourd'hui qu'il ne l'était quand j'ai refermé le livre il y a quelques jours ! Etrange évolution ...
Je ne sais pas encore si je lirais à nouveau Bernard Minier même si je n'aime pas rester sur une mauvaise impression. Je verrai ...
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