Fan2polar mais pas que ...

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MENEGAUX Mathieu - Je me suis tue

 

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 De quoi ça parle ?

 

Du fond de sa cellule de la maison d'arrêt des femmes à Fresnes, Claire nous livre l’enchaînement des faits qui l’ont conduite en prison : l’histoire d’une femme victime d’un crime odieux. Elle a choisi de porter seule ce fardeau. Les conséquences de cette décision vont se révéler dramatiques. Enfermée dans sa solitude, Claire va commettre l’irréparable. Le mutisme sera sa seule ligne de défense, et personne, ni son mari, ni ses proches, ni la justice ne saisira ses motivations.

 


Ce que j'ai à en dire après lecture ?

 



Une des questions que je me suis posée après avoir lu ce roman a été "Quel regard un lecteur masculin peut-il avoir sur cela ? ". Question d’autant plus saugrenue que l’auteur est un homme ! Sincèrement je l’avais complètement oublié et si j’avais lu ce récit de façon anonyme, j’aurais mis ma main à couper qu’il s’agissait d’une femme derrière ces mots. Et c’est peut-être là que réside la qualité première de ce roman, Mathieu Menegaux a su se glisser dans la peau - dans la tête – d’une femme et cela sans que le "costume enfilé" ne fasse un faux-pli !

 

Dans ce que j’appellerais les romans-confession - écrit à la première personne - il y a toujours un délicat équilibre à trouver par l’auteur pour que cela sonne juste à mes oreilles de lectrice. Il me faut un savant dosage pour que je réussisse à y croire … pas trop de lamentations, pas trop d’introspection existentielle, pas trop d’éclairs de génie analytique ect ect … Pour résumer, il m’est nécessaire de pouvoir m’identifier au discours du personnage pour réussir à oublier le cadre fictionnel et me laisser prendre au jeu des questions "Et si cela m’arrivait ?".

 

Dans son premier roman, Je me suis tue, Mathieu Menegaux fait preuve d’une réelle sensibilité, d’une acuité toute en finesse pour tenir son lectorat sur le fil de ce récit très intimiste sans jamais verser dans le voyeurisme. Le sujet est délicat car il mêle une forte empathie pour le choc subi par la protagoniste à une animosité toute aussi forte au regard du geste qui l’a amenée là où elle est. Elle est à la fois victime et bourreau et cet antagonisme donne une dramaturgie à sa confession. Cela m’a procuré un sentiment de tiraillement entre la compréhension de son silence et le rejet de son geste.

En situant la confession sur une courte durée, l’auteur nous plonge, comme sa protagoniste, dans une situation d’urgence avec en filigrane une échéance que nous ne pouvons que pressentir comme funeste. Malgré cette impression d’inéluctable qui poisse au travers des lignes de ce roman, le lecteur ne peut s’empêcher d’espérer qu’un événement va venir bouleverser ce timing …

 

Pour conclure, je dirais que ce premier roman est une vraie réussite et que son auteur entre de belle manière dans le paysage des auteurs prometteurs. Et, me concernant, je vais m’empresser d’aller vérifier le bien-fondé de ce premier avis avec son nouveau roman annoncé pour février !

Quant à vous, je vous invite à prendre le temps de découvrir Je me suis tue si ce n’est déjà fait …

 

 

 

 

 

Ma note : 17/20

 

 

 

 


 

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25/01/2017
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