JOY David - Là où les lumières se perdent
Pourquoi ce livre ?
Pour le titre ! Eh oui, il m'arrive de m'arrêter à un livre pour son titre et cela d'autant plus quand il est associé à une belle couverture ... Bien évidemment, cette première attirance ne suffit pas à ajouter le dit-roman à ma PàL, il faut que la 4ème de couverture éveille ma curiosité.
Ce premier roman remplit toutes ces conditions, non ? Il ne reste plus qu'à vérifier que le ramage se rapporte au plumage ...
De quoi ça parle ?
L'histoire sombre, déchirante et sauvage d'un jeune homme en quête de rédemption.
Caroline du Nord. Dans cette région perdue des Appalaches, McNeely est un nom qui fait peur, un nom qui fait baisser les yeux. Plus qu'un nom, c'est presque une malédiction pour Jacob, dix-huit ans, fils de Charly McNeely, baron de la drogue local, narcissique, violent et impitoyable. Amoureux de son amie d'enfance, Maggie Jenkins, Jacob préfère garder ses distances. Il est le dauphin, il doit se faire craindre et respecter, régler les affaires de son père de la façon la plus expéditive qui soit. Après un passage à tabac qui tourne mal, Jacob se trouve confronté à un dilemme : doit-il prendre ses responsabilités et payer pour ses actes ou bien suivre la voie paternelle ? Alors que le filet judiciaire se resserre autour de lui, Jacob a encore l'espoir de sauver son âme pour mener une vie normale avec Maggie. Mais cela ne pourra se faire sans qu'il affronte son père, bien décidé à le retenir près de lui.
Ce que j'ai à en dire après lecture ?
Je vous mentirais en vous affirmant que la trame de ce roman est très novatrice. Nous sommes ici dans un des sujets les plus anciens de la littérature, le rapport à nos géniteurs ! Comment trouver sa place quand le poids de l'héritage familial paraît plomber les semelles de celui qui est pourtant en âge de tracer sa propre route ?
Là où les lumières se perdent est un roman rural noir, un récit bien loin de ce que nous pouvons nous imaginer de l'American Way of Life. Bien loin de la carte postale idyllique d'une Amérique qui donne sa chance à tout un chacun !
Le protagoniste cumule tellement de mauvaises cartes dans le jeu qui lui a été distribué à la naissance qu'il semble impossible qu'il retourne la situation à son avantage. La seule chance qu'il peut avoir, c'est de quitter la table ! Mais, pour cela, il va lui falloir faire fi des règles ...
David Joy nous entraîne dans un drame rempli d'injustices, de violences, de brutalités. Un drame dont l'issue semble irrémédiablement tragique. Les événements s'ajoutent sans laisser entrevoir une porte de sortie. Mais cette absence de porte est-elle vraiment un manque d'opportunités ou un manque de réelle volonté de la part du protagoniste principal ? En nous faisant pénétrer dans les méandres de la pensée de Jacob, jeune homme de 18 ans, l'auteur nous plonge dans une introspection lucide qui analyse parfaitement l'environnement dans lequel évolue le jeune homme. Pourtant cette lucidité semble porter en elle un réel désespoir qui met à bas toute possibilité d'émancipation. Au fil du récit, il nous est de plus en plus difficile de croire en une issue heureuse ...
Ce premier roman a certes quelques faiblesses à mes yeux (quelques longueurs au début, une action qui tarde un peu à se développer) mais il s'en dégage une véritable poésie, un sens de la dramaturgie et une noirceur lumineuse. Je suis persuadée que David Joy fera parler de lui dans les années à venir !
Là où les lumières se perdent n'est certainement pas un livre où vous perdrez votre temps, bien au contraire. Mais ceci n'est que mon avis ...
Ma note : 16/20
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