PENNAC Daniel - Le cas Malaussène (1) - Ils m'ont menti
Pourquoi ce livre ?
PARCE QUE la tribu Malaussène est de retour !!! Et que je ne peux pas ne pas être dans le comité d'accueil pour ce retour que nous n'espérions plus, nous, fidèles parmi les fidèles depuis la première heure. C'était il y a plus de 30 ans, le temps a passé, inexorablement, mais les liens ne se sont jamais rompus, juste un peu distendus ... Les Malaussène, ce sont un peu comme des cousins éloignés mais pour qui j'ai une affection toute particulière, de la famille dont je pourrai dire "Loin des yeux mais toujours près du cœur !".
Alors, me voilà, toute émue à l'idée de les revoir, pressée d'entendre leurs péripéties, essayant d'imaginer comment ils ont changé ... et moi, ai-je changée ? Et si nous ne nous reconnaissions pas ?
Vite, cessons ce suspense et plongeons dans ces retrouvailles !
De quoi ça parle ?
Les voici adultes dans un monde on ne peut plus explosif, où ça mitraille à tout va, où l'on kidnappe l'affairiste Georges Lapietà, où Police et Justice marchent la main dans la main sans perdre une occasion de se faire des croche-pieds, où la Reine Zabo, éditrice avisée, règne sur un cheptel d'écrivains addicts à la vérité vraie quand tout le monde ment à tout le monde. Tout le monde sauf moi, bien sûr. Moi, pour ne pas changer, je morfle". Benjamin Malaussène.
Ce que j'ai à en dire après les retrouvailles ?
Alors oui, les Malaussène, Daniel Pennac et moi-même avons vieilli ! Cela s’appelle la vie … Mais, comme dans ces grandes réunions familiales où chacun s’étonne du passage du temps chez l’autre, une fois passé l’étonnement de retrouver un adulte quand on avait quitté un gamin découvrant les joies de l’équilibre sur deux pieds, tout le monde se plonge dans ses souvenirs et se délecte d’anecdotes sur les uns et sur les autres ! Ceux qui n’étaient que des figurants relégués à la table des petits lors des rencontres précédentes sont maintenant sur le devant de la scène et les acteurs principaux des années passées s’effacent, en gardant un œil protecteur sur cette nouvelle troupe. Ils sont le lien entre passé et présent, passant le relais, en toute modestie à la génération montante !
Les chiens ne faisant pas des chats, les Malaussène nouvelle génération sont tout aussi loufdingues que leurs aînés, tout aussi empreints d’une conscience sociale qu’ils expriment de façon peu orthodoxe. Le regard qu’ils portent sur la société est extrêmement lucide et, là où leur modèle semblait subir les événements, ils ont choisi d’agir.
Parlons-en de leur modèle, leur référent, leur phare dans les diverses tempêtes traversées – Benjamin ! Celui qui a professionnalisé, à son insu, le statut de bouc émissaire, a vieilli mais peu évolué. Il travaille toujours aux Editions du Talion où la Reine Zabo continue à lui faire subir ses excentricités. Le chien Julius (lui aussi nouvelle génération) collé à ses basques, il est fidèle à lui-même, entraîné dans des situations farfelues sur lesquelles il porte un regard particulièrement clairvoyant sans pour autant chercher à les changer. Notre bon Ben, quoi !
Daniel Pennac se fait plaisir en redonnant vie à cette tribu et cela se sent ! Avant d’être nos retrouvailles avec les Malaussène, ce roman relate ses retrouvailles avec ceux qui sont nés sous sa plume, il y a 30 ans déjà. Toute l’affection, osons le mot, tout l’amour d’un auteur pour ses personnages transpire dans ce livre et rejaillit sur nous, lecteurs privilégiés de cette déclaration quelque peu nostalgique mais surtout remplie d’une envie de donner une descendance à ces Malaussène …
C’est donc toute à ma joie de bientôt les retrouver que j’ai quitté la joyeuse tribu imaginant déjà ce que seraient les prochaines retrouvailles ! L’esprit léger, je me suis dit que, pour patienter, il serait bon de rouvrir les albums de famille et de découvrir à nouveau les photos quelque peu jaunies …
Au bonheur des ogres, à nous deux !!!!
Ma note : 17/20
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